« Vous êtes le recteur le moins performant de l’histoire de l’UCAD »
« Université Cheikh Anta Diop, 50 ans après » est le thème de l’émission media d’Afrique que la radio France internationale à enregistrer en plein air à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. D’illustres invités se sont succédés sur le plateau.
La devanture de la bibliothèque universitaire est le cadre choisi par les organisateurs de RFI pour installer leur arsenal. Il est 15 heures 30 lorsque la mise en place est terminée, le soleil brillant est loin de finir sa course dans le ciel. Les abords de la bibliothèque et de la faculté des lettres sont bondés de monde, la plupart sont étudiants avec quelques rares journalistes. Les techniciens de la radio courent dans tous les sens pour peaufiner les derniers réglages. L’ordre est donné pour rejoindre les sièges installés pour la circonstance avec une haie de sécurité pour éviter les débordements. Les étudiants se ruent vers les chaises et en un clin d’œil ces centaines de chaises sont envahies. Alain Foka, présentateur de l’émission media et archive d’Afrique sur RFI, commence par prendre le pouls du public, « est ce Dakar est la, c’est timide … on ne vous sent pas, j’espère que tout au long de l’émission vous allez vous réveillez » ce ne sont pas ces mots qu’il débute.
Il demande aux invités de s’installer et parmi eux on peut remarquer la présence du ministre de l'Enseignement préscolaire, de l'Elémentaire, du Moyen, du Secondaire et des Langues nationales, Kalidou Diallo, Abdou Salam Sall, recteur de l’UCAD, Youssouf Touré syndicaliste et Mamadou Sy Albert, chargé de communication du Centre des œuvres universitaires de Dakar(Coud). En introduisant le sujet le recteur a fait mention que l’UCAD est une bonne unité de formation et c’est dommage que les étudiants eux même ne croient pas a cette université, il n’a pas manqué de dire aussi qu’elle occupe le treizième rang en Afrique. Avant même que celui-ci ne termine ses propos, M. Touré bondit sur son micro et de lance « il y’a un décalage entre le discours tenu par les autorités et la réalité vécu par ces étudiants car on ne peut pas parler de la qualité de l’enseignement dans une université où les étudiants sont dans les conditions précaires et si elle était une université d’excellence comme vous le dites, les enfants des riches n’iraient pas dans les pays dits développés pour y chercher le savoir ».Ces phrases sont tombés comme une aubaine pour les étudiants et les applaudissement fusent de partout. Monsieur Sall intrigué reprend la parole pour se défendre : « Youssouf Touré ne connait pas l’université Cheikh Anta Diop et donc il ne peut pas la juger ».
Comme une seule personne et à l’unisson le public a commencé à huer le recteur et comme si cela ne suffisait pas des étudiants, ceux de la faculté des lettres en particulier avec des pancartes à la main se sont mis à faire des va et vient dans l’assemblée. On pouvait lire sur les pancartes « l’amicale notre droit ; le recteur doit réhabiliter notre amicale » au point de déstabiliser le cour normale de l’émission.
« Nous ne sommes pas à une émission à caractère politique, s’il vous plait, on se calme » rappelle Alain Foka.
Malgré toutes ces remontrances l’émission est perturbée et c’est devenu un chaos général. Les organisateurs essaient d’improviser une pause et c’est alors que le calme revient. Le comble de tout ceci c’est l’ambiance hostile qui règnent sur le plateau entre le recteur et Touré au point de presque qu’en venir aux mains n'eût été l’intervention du Ministre et du présentateur. Finalement le thème est laissé de coté et le débat devient un problème de personne.
« Monsieur Sall, vous êtes le recteur le moins performant que cette université ait connu vos devez démissionner car vous n’êtes pas à la hauteur de l’attente des étudiants » lance Touré pour clore ses propos.
Pendant toute l’émission la parole est restée entre le recteur et Youssouf Touré, les autres invités n’ont eu droit car une seule prise de parole. Les étudiants en ont profité pour régler leur compte avec le recteur en le huant à chaque fois qu’il prenait la parole.
Fidèle GUINDOU
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