jeudi 19 juin 2014

Karaya Kofilabè dit non à l’excision


C’est dans une ambiance festive que le village de Karaya Kofilabè dans le cercle de Kita a dit non à l’excision.  Sous la houlette de Plan Mali et ERAD, le regard sur l’excision et des autres pratiques néfastes a changé. Les habitants de Karaya Kofilabè ont opté pour un changement de comportement radical par rapport à l’excision.  Dans une caravane médiatique organisée par Plan, les journalistes ont pu être témoins d l'abandon de l'excision dans le cercle de Kita. 

Après trois années de travail, l’Equipe de Recherche et d’Appui pour le développement (ERAD) a su amener les habitants du village de Karaya Kofilabè à changer de comportement en abandonnant l’excision.  Les autorités administratives, religieuses, les amis et les partenaires, sont venues immortaliser et partager les moments de réjouissance populaires qui marquent la fin d’une longue sensibilisation. L’émotion et des témoignages ont fait le plein de ce rendez-vous. La représentante de l’ERAD, Kaba Nana Thiam, n’a pas manqué de souligner que «l’abandon de l’excision est un acte historique au Mandé». C’est une preuve vivante que ce sont les hommes et les femmes qui amènent le changement ».
A l’occasion, la place publique a fait sa toilette pour abriter les festivités. Toutes les entités du village ont participé à la cérémonie.  Les filles qui sont les premières concernées par l’excision n’ont pas manqué au rendez-vous. C’est à travers des communications ludiques, des sketchs que la jeunesse a fait passer des messages de sensibilisation, notamment sur les conséquences néfastes de l’excision.  Une sonnette d’alarme a appelé au respect de la convention des droits enfants. Du respect de l’intérêt de l’enfant à l’abandon de la discrimination, les enfants ont sensibilisé en insistant sur le danger des mauvaises pratiques sur la santé de la jeune fille.  Dans une scène bien menée, elles ont réussi à émouvoir le public en parlant des séquelles que trainent encore les victimes de mutilation  génitale. Des risques d’infection en passant par les complications à l’accouchement voire à la mort, autant de messages pour conscientiser les adultes qui n’ont pas manqué de renchérir les mots des enfants. L’imam Moussa Cissé par exemple,  n’a pas manqué de rappeler que «l’excision n’est pas une pratique religieuse, mais plutôt une recommandation de nos traditions, et une mauvaise pratique que nous devons abandonner ». Il a par la suite apporté son soutien à la signature du document engageant le village dans l’abandon de cette pratique qui n’a fait que trop durer.  Par ailleurs, le sous préfet, Alassane Maiga s’est réjoui de cette belle initiative des  villageois, tout en  saluant la volonté et la clairvoyance des habitants de Karaya Kofilabè.
C’est ainsi que Karaya Kofilabè est devenu le huitième sur les 20 villages que compte la commune de Bendougou à avoir abandonner l’excision dans le cercle de Kita. 

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