C’est dans une ambiance festive que le village de
Karaya Kofilabè dans le cercle de Kita a dit non à l’excision. Sous la houlette de Plan Mali et ERAD, le
regard sur l’excision et des autres pratiques néfastes a changé. Les habitants
de Karaya Kofilabè ont opté pour un changement de comportement radical par
rapport à l’excision. Dans une caravane médiatique organisée par Plan, les journalistes ont pu être témoins d l'abandon de l'excision dans le cercle de Kita.
Après trois
années de travail, l’Equipe de Recherche et d’Appui pour le développement
(ERAD) a su amener les habitants du village de Karaya Kofilabè à changer de
comportement en abandonnant l’excision. Les autorités administratives, religieuses, les amis et les
partenaires, sont venues immortaliser et partager les moments de réjouissance
populaires qui marquent la fin d’une longue sensibilisation. L’émotion et des
témoignages ont fait le plein de ce rendez-vous. La représentante de l’ERAD,
Kaba Nana Thiam, n’a pas manqué de souligner que «l’abandon de l’excision est
un acte historique au Mandé». C’est une preuve vivante que ce sont les
hommes et les femmes qui amènent le changement ».
A
l’occasion, la place publique a fait sa toilette pour abriter les festivités. Toutes
les entités du village ont participé à la cérémonie. Les filles qui sont les premières concernées par l’excision
n’ont pas manqué au rendez-vous. C’est à travers des communications ludiques,
des sketchs que la jeunesse a fait passer des messages de sensibilisation,
notamment sur les conséquences néfastes de l’excision. Une sonnette d’alarme a appelé au
respect de la convention des droits enfants. Du respect de l’intérêt de
l’enfant à l’abandon de la discrimination, les enfants ont sensibilisé en
insistant sur le danger des mauvaises pratiques sur la santé de la jeune fille. Dans une scène bien menée, elles ont
réussi à émouvoir le public en parlant des séquelles que trainent encore les
victimes de mutilation génitale. Des
risques d’infection en passant par les complications à l’accouchement voire à
la mort, autant de messages pour conscientiser les adultes qui n’ont pas manqué
de renchérir les mots des enfants. L’imam Moussa Cissé par exemple, n’a pas manqué de rappeler que «l’excision
n’est pas une pratique religieuse, mais plutôt une recommandation de nos
traditions, et une mauvaise pratique que nous devons abandonner ». Il a par
la suite apporté son soutien à la signature du document engageant le village
dans l’abandon de cette pratique qui n’a fait que trop durer. Par ailleurs, le sous préfet, Alassane
Maiga s’est réjoui de cette belle initiative des villageois, tout en
saluant la volonté et la clairvoyance des habitants de Karaya Kofilabè.
C’est ainsi
que Karaya Kofilabè est devenu le huitième sur les 20 villages que compte la
commune de Bendougou à avoir abandonner l’excision dans le cercle de Kita.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire